Composés par les musiciens eux-mêmes ou empruntés à la Bible, les hymnes sacrés évoquent généralement la vanité de l’existence, la mort inéluctable, la vie des saints ou la gloire de Dieu. Le musicien et son chant s’effacent devant l’instrument qui sert de médiation avec le divin. En signe de retrait, il se drape dans un tissu blanc traditionnel, croisé sur la poitrine pour les hommes et à la manière d’un voile pour les femmes.
Fait rare pour un instrument sacré, de tradition royale immémoriale et réservé à une certaine élite, le begena peut aussi être joué par des femmes. C’est le cas de Sosena Gebre Eyesus, née à Addis Abeba en 1982 et résidant actuellement en Belgique. Révélée par un splendide album sorti chez Little Axe Records en 2018, extrêmement rare en concert, elle est l’une des plus grandes voix (et donc des plus discrètes) de cette tradition. Elle jouera à Superspectives pour la première fois en France !