À l'écoute
Pharoah Sanders & Floating Points, Promises, Luaka Bop (2021).
Si les albums de vieillesse sont souvent décevants, l'association d'un Pharoah Sanders octogénaire et d'un jeune prodige de la scène électronique sur fond d'orchestration symphonique laissait carrément craindre le pire : les vagues de violons du London Symphonic Orchestra pour tenter cimenter vaille que vaille deux univers trop éloignés, voire hostiles : le monde froid et calculé des machines à beats avec les envolées free d'un prophète psychédélique ?
Mais le créateur a décidément un "master plan" pour Pharoah Sanders, dans lequel tout cela fait bien plus que tenir ensemble : tout fonctionne admirablement dans ce disque-miracle, sorte de "messe psyché pour temps pressant" (Gonzaï), où la musique résonne de manière si évidente avec l'époque comme avec l'intime. Arrivé au terme de l'album et de ses neuf mouvements, on ne sait pas encore très bien bien ce qu'on a entendu ou vécu mais on sent bien qu'on a bien voyagé avec les bonnes personnes : à réécouter donc !
