Pourtant, il fut un temps ou le mot minimalisme permettait d'indiquer aisément un courant musical qui est aujourd'hui un des plus dominants dans la création d'aujourd'hui. Cette musique née aux États-Unis sous l'impulsion de musiciens tels La Monte Young, Moondog, Terry Riley, Meredith Monk, Steve Reich ou Philip Glass a puisé son inspiration en Inde et dans d'autres musiques extra-occidentales. En réaction aux musiques européennes devenues complexes et déconnectées de la naturalité de la musique ce courant musical a été une respiration artistique pour toute la génération d'après - d'où son succès permanent et de plus en plus reconnu. Aujourd'hui, toute musique vaguement répétitive, consonante et méditative est à taxée abusivement de "minimaliste" - d'où son rejet par les fondateurs eux-mêmes.
La France - terre d'Erik Satie, figure importante pour ce courant - n'est pas en reste en termes d'héritiers minimalistes et en voici deux aux univers musicaux originaux qui ont su actualiser cette musique qui fête ses 75 ans...
Nathalie Morazin est née d'un père plombier électricien et d'une mère aide-soignante. Petite, elle veut être archéologue, danseuse, Indiana Jones et chanteuse de rock mais c'est finalement le piano et sa voix qui retiennent toute son attention et deviennent les canaux avec lesquels elle exprime farouchement sa singularité. Elle interpréte toute sorte de répertoire en se formant comme pianiste chef de chant et chanteuse lyrique notamment à l'Opera course de la Guildhall school of music et la Maitrise de Notre-Dame-de-Paris. Tout en abordant avec autant d'aisance la musique ancienne, le lied allemand, l'opéra ou la musique contemporaine, elle conserve un goût insatiable pour toute sorte de musique, du rock indé à la musique traditionnelle sarde, en passant par l'électro ou la chanson française. Son premier projet solo est constitué de deux axes: Piano trans-accoustique, des pièces minimalistes pour piano préparé et Songs, arrangements de pièces du 16eme et compositions originales pour piano et voix.
Denis Chouillet est compositeur et pianiste. Compagnon de route de l’ensemble Dedalus ou de la chanteuse Elise Caron, interprète de compositeurs aussi divers que Luc Ferrari, Gérard Pesson, David Lang ou Pierre-Yves Macé, il écrit une musique éclectique et zigzagante qu’on pourrait qualifier de post-moderne mais qui, avec l’âge, tend vers l’épure et la concision. Longtemps compositeur pour la scène ou la radio, il revient au piano solo, histoire de contempler quelques phénomènes, objets trouvés, ciels changeants.
Ce concert mêlera la musique de Frédéric Lagnau (ci-dessous un extrait de Morning song of the jungle sun) à la sienne – l’occasion par exemple de créer des préludes sur un seul accord ou des fugues à une voix.Un récital partagé entre créations originales, hommage à Frédéric Lagnau et minimalisme french touch.
