Le 24 janvier 1975, Keith Jarrett débute son improvisation solo à l’opéra de Cologne et ignore certainement que ce concert deviendra un des disques les plus vendus de l’histoire du jazz (plus de 4 millions d’exemplaires).
Ce qui confère à cet enregistrement tout son côté légendaire ce sont les diverses convocations musicales de Jarrett : jazz, musique baroque, musique classique, minimalisme, pop music et enchaînements harmoniques hérités de la Renaissance. En un peu plus d’une heure ce concert devient un résumé de la musique dans toutes ses époques, ses styles et sentiments dans une homogénéité parfaite.
Pourquoi rejouer alors en 2020 le Köln Concert et ne pas se contenter de l’écouter sur une belle platine ? Tout simplement parce que cette musique a sa propre valeur sur le papier. Cette improvisation, née du hasard s’est créée une structure, une forme et des enchaînements qu’il est impossible de rompre ou de modifier ; elle est devenue un classique, mais quasiment jamais joué en concert. La partition existe depuis 1991 et reste très peu jouée par les pianistes. C’est donc une première française, assurée au piano par François Mardirossian !