Ensemble 0 joue Pozgarria da -
Steve Reich & Petar Klanac

Pozgarria da met en musique quatre poèmes du père Bitoriano Gandiaga, figure majeure de l’histoire du peuple basque et de sa langue. En euskara ce titre signifie « c’est un bonheur ». Et c’est bien une ode à la joie simple et exubérante de l’enfance que signe Petar Klanac, compositeur croato-basque né en 1971 au Canada dont l'inspiration puise aussi bien chez Arvo Pärt ou Tom Johnson que dans les musiques grégoriennes et balinaises, la Bible ou l'humour de Chesterton. Il en ressort une oeuvre limpide d'environ une demi-heure pour voix, orgues électroniques, flûte, trompette marine, rebec, chifonie et gamelan. Motifs répétitifs entêtants joués par différents orgues, passages plus recueillis avec instruments à cordes anciens et gamelans, délicates parties chantées, l’œuvre s’écoute comme on suit un cours d’eau paisible, au bord duquel se dévoilent des couleurs et paysages changeants.

« J’aime particulièrement la simplicité et la profondeur de ces poèmes. Ils abordent les thèmes de la gratitude, de la terre, de la mort et de la joie. La gratitude, en reconnaissant qu’il est merveilleux de se savoir vivant. La terre : terre du pays, terre des ancêtres, terre-mère. La mort : tout passe, le jour, la nuit, nous aussi, nous passons, nous trépassons. La joie : la grâce de la vie, la joie de vivre, le souhait que chaque être vivant soit dans la joie. Dans la musique, il y a aussi quelque chose de l’enfance, surtout dans la deuxième partie, Maite dut bizitza (J’aime la vie), avec son petit motif copieusement répété. C’est la joie simple et exubérante de l’enfant qui prend plaisir à répéter le même geste, la même histoire, une farce ou bien un jeu » (Petar Klanac).


Dans ce voyage, l’Ensemble 0 fera également deux haltes en Amérique. La première avec Four Organs de Steve Reich. Créée en 1970 avec la complicité notamment de Philip Glass à l’orgue et de Jon Gibson aux maracas, Four Organs est une pièce séminale du courant minimaliste : constituée seulement de six notes et d’une pulsation régulière pour quatre voix, son effet imparable sur le spectateur repose sur un principe d’allongement des durées inspiré de Pérotin. L’Ensemble 0 jouera également Zeitgebers (2021) de la jeune compositrice américaine Sarah Hennies.
Créé en 2004 par Stéphane Garin avec la complicité de Sylvain Chauveau et Joël Merah, l’Ensemble 0 donne vie aux musiques du temps présent, en interprétant des pièces de compositeurs et compositrices d’aujourd’hui (Tristan Périch, Gavin Bryars) ou en revisitant le répertoire minimaliste (Julius Eastman, Arthur Russell, Pauline Oliveros, Moondog, etc.).