Charlemagne Palestine est un compositeur et performer américain né à New York en 1947. Souvent rattaché au courant minimaliste du fait de son rôle de premier plan dans l’avant-garde new-yorkaise des années 1965-1975, il prend pourtant ses distances avec le mouvement, au point même de se revendiquer maximaliste. Pourquoi quitter le navire à l’heure du succès planétaire ? Il s’en explique en interview :
Ce son pur, ce « golden sound », c’est la quête de toute sa vie, le graal de tout son art : imaginez une pierre philosophale sonore capable de changer le plomb de notre perception en or et d’ouvrir enfin nos oreilles à la musique de la vie éternelle. Car Charlemagne Palestine est au fond un compositeur de musique sacrée. Pour lui, l’expérience physique du son est indissociable de l’expérience spirituelle et la performance, inséparable du rite. Les deux tendances lourdes de l’industrie culturelle - marchandisation cheap du spirituel et standardisation du produit sonore - l’ont conduit à chercher une voie de salut pour son art sur la scène underground où il fait désormais figure de pape drone.
La force spirituelle du drone - bourdon ou son continu, en anglais - habite Charlemagne depuis l’enfance. D’abord avec la pratique du chant sacré juif, qu’il performe à la synagogue tout au long de sa scolarité à Brooklyn, puis en devenant à 16 ans le carilloneur de l’église Saint Thomas à New York. Situé en plein downtown, ce singulier poste de travail lui permet de se lier à toute l’avant-garde musicale et artistique de la ville. Sa pratique spirituelle du drone se nourrira d’influences extrêmement diverses : des recherches de LaMonte Young comme de la peinture contemplative de Mark Rothko, de l’électronique expérimentale west-coast de Morton Subotnick ou Don Buchla comme des traditions extra-européennes, notamment avec le gamelan indonésien qu’il part étudier en pionnier avec Ingram Marshall lors d’un premier voyage initiatique en 1970.
Charlemagne vit désormais à Bruxelles. Pour son premier concert à Lyon, il jouera sur son instrument préféré : le Bösendorfer impérial. C’est sur ce piano qu’il enregistre en 1974 son premier album mythique, Strumming music.
« à la fin des années 70, je me suis trouvé en concurrence directe avec le minimalisme commercial de Reich et Glass. Et puis il y a eu plein de jolis mignons compositeurs New-Age qui ont dilué tout ça dans une musique pour piano à la Richard Claydermann en n’ayant plus rien à foutre de la spiritualité. Et puis il y a eu la scène post-rock qui a rallumé le flambeau. Moi, je veux encore croire en l’approche du son pur du minimalisme ».
Ce son pur, ce « golden sound », c’est la quête de toute sa vie, le graal de tout son art : imaginez une pierre philosophale sonore capable de changer le plomb de notre perception en or et d’ouvrir enfin nos oreilles à la musique de la vie éternelle. Car Charlemagne Palestine est au fond un compositeur de musique sacrée. Pour lui, l’expérience physique du son est indissociable de l’expérience spirituelle et la performance, inséparable du rite. Les deux tendances lourdes de l’industrie culturelle - marchandisation cheap du spirituel et standardisation du produit sonore - l’ont conduit à chercher une voie de salut pour son art sur la scène underground où il fait désormais figure de pape drone.
La force spirituelle du drone - bourdon ou son continu, en anglais - habite Charlemagne depuis l’enfance. D’abord avec la pratique du chant sacré juif, qu’il performe à la synagogue tout au long de sa scolarité à Brooklyn, puis en devenant à 16 ans le carilloneur de l’église Saint Thomas à New York. Situé en plein downtown, ce singulier poste de travail lui permet de se lier à toute l’avant-garde musicale et artistique de la ville. Sa pratique spirituelle du drone se nourrira d’influences extrêmement diverses : des recherches de LaMonte Young comme de la peinture contemplative de Mark Rothko, de l’électronique expérimentale west-coast de Morton Subotnick ou Don Buchla comme des traditions extra-européennes, notamment avec le gamelan indonésien qu’il part étudier en pionnier avec Ingram Marshall lors d’un premier voyage initiatique en 1970.
Charlemagne vit désormais à Bruxelles. Pour son premier concert à Lyon, il jouera sur son instrument préféré : le Bösendorfer impérial. C’est sur ce piano qu’il enregistre en 1974 son premier album mythique, Strumming music.